les batteries au chanvre sont meilleures que celles au lithium et au graphène.

Le modèle T d’Henry Ford a été fabriqué en partie à partir de bioplastique de chanvre et propulsé par le biocarburant de chanvre. Aujourd’hui, avec l’arrivée des véhicules alimentés par batterie qui commencent à remplacer ceux qui utilisent des moteurs à combustion, on a découvert que les batteries au chanvre sont huit fois plus performantes que les batteries au lithium-ion.
Y a-t-il quelque chose que cette plante sous-utilisée à des fins criminelles ne puisse pas faire ?

La comparaison n’a été prouvée qu’à très petite échelle. (Vous ne vous attendiez pas à ce qu’un conglomérat de la Silicon Valley fasse quelque chose de vraiment révolutionnaire, n’est-ce pas ? Ils se contentent principalement de commercialiser ce qui a été inventé ou au moins financé par l’État.) Mais les résultats sont extrêmement prometteurs.

L’expérience a été menée par Robert Murray Smith, de FWG Ltd dans le Kent. Il a observé une courbe Volts par Ampères des batteries chanvre et lithium et a constaté que la puissance sous la cellule chanvre était une valeur de 31 alors que celle de la pile lithium avait une valeur de seulement 4. Bien qu’il ne prétende pas avoir prouvé quoi que ce soit, il a dit que les résultats de son expérience ont montré que la performance de la cellule chanvre est “significativement meilleure” que celle de la cellule lithium.

Ce n’est pas vraiment surprenant, et c’est probablement la raison pour laquelle il a mené l’expérience.
En 2014, des scientifiques américains ont découvert que les déchets de fibres — ‘shiv’ — provenant du chanvre peuvent être transformés en supercondensateurs “ultra-rapides” qui sont “meilleurs que le graphène”. Le graphène est un matériau synthétique en carbone plus léger que le papier d’aluminium, tout en étant à l’épreuve des balles, mais son coût de fabrication est prohibitif. La version chanvre n’est pas seulement meilleure : elle coûte un millième du prix.

Les scientifiques ont “cuit” les restes de fibres libériennes — l’écorce interne de la plante qui se retrouve habituellement dans les sites d’enfouissement — en nanoparticules de carbone, selon un procédé appelé synthèse hydrothermale.
“Les gens me demandent : pourquoi le chanvre ? Je réponds, pourquoi pas ?” dit le Dr David Mitlin de Clarkson University, New York, dans une interview avec la BBC. “Nous fabriquons des matériaux de type graphène pour un millième du prix - et nous le faisons avec des déchets.”

L’équipe du Dr Mitlin a recyclé les fibres en supercondensateurs, des dispositifs de stockage d’énergie qui transforment la façon dont l’électronique est alimentée. Alors que les batteries conventionnelles stockent de grands réservoirs d’énergie et les alimentent lentement au goutte à goutte, les supercondensateurs peuvent rapidement décharger toute leur charge.

C’est l’idéal, pour les machines qui nécessitent des poussées de puissance importantes. Dans les voitures électriques, par exemple, les supercondensateurs sont utilisés pour le freinage par récupération. La libération de ce torrent nécessite des électrodes à grande surface spécifique, l’une des nombreuses propriétés phénoménales du graphène.

Mitlin dit “qu’on peut faire des choses très intéressantes avec les biodéchets. Avec les pelures de banane, par exemple, vous pouvez les transformer en un bloc dense de carbone — nous l’appelons pseudo-graphite — et c’est parfait pour les batteries sodium-ion. Mais si vous regardez la fibre de chanvre, sa structure est l’inverse — elle fait des feuilles de grande surface — et c’est très favorable aux supercondensateurs”.

Une fois l’écorce cuite, “on dissout la lignine et la semicellulose, et elle laisse ces nanosheets de carbone, une structure pseudo-graphène”. En fabriquant ces plaques en électrodes et en ajoutant un liquide ionique comme électrolyte, son équipe a fabriqué des supercondensateurs qui fonctionnent dans une large gamme de températures et à une densité énergétique élevée.

Le journal de Mitlin, qui a fait l’objet d’un examen par les pairs, classe l’appareil “au moins aussi bien que les appareils commerciaux à base de graphène”.
“Ils fonctionnent jusqu’à 0°C et présentent certaines des meilleures combinaisons puissance-énergie rapportées dans la littérature pour n’importe quel carbone, ajoute-t-il. Par exemple, à une densité de puissance très élevée de 20 kW/kg (kilowatt par kilo) et à des températures de 20, 60 et 100°C, les densités énergétiques sont respectivement de 19, 34 et 40 Wh/kg (wattheures par kilo). Entièrement assemblés, leur densité d’énergie est de 12 Wh/kg — ce qui peut être atteint à un temps de charge inférieur à six secondes”.

Fin 2018, la société de motos électriques Alternet, basée au Texas, a annoncé qu’elle travaillerait avec Mitlin pour équiper les motos de sa filiale ReVolt Electric Motorbikes.

Alors voilà, c’est fait.
Si nous savions déjà qu’il n’est pas nécessaire d’utiliser les combustibles fossiles qui détruisent le climat de la planète, parce que le biocarburant de chanvre offre une meilleure alternative, nous savons maintenant qu’il n’est pas nécessaire de détruire l’environnement en extrayant le lithium et les matériaux qui sont utilisés dans les batteries. Nous pouvons littéralement développer la technologie. Le chanvre peut sauver et alimenter le monde.